Avec Marianne Monod à la COP 21 |
Le signe supplémentaire qu’une part importante des acteurs financiers prend la mesure de l’impact du changement climatique sur ses actifs.
L’objectif est de pouvoir disposer d’une information homogène et pertinente permettant de savoir à quels risques physiques, juridiques et de dépréciation d'actifs sont exposés les acteurs financiers. Pour Mark Carney, "l’accès à des informations de grande qualité permettra aux marchés financiers et aux régulateurs de comprendre et donc de mieux gérer ces risques climatiques qui vont augmenter avec le temps". Le pilotage de ce groupe de travail est confié à Michael R. Bloomberg, ancien maire de New-York. Un homme d'affaires ayant construit sa fortune sur la fourniture de données financières et qui est aujourd’hui l’envoyé spécial des Nations-Unies pour les villes et le changement climatique.
Pour Marc Carney, cette mission revêt une importance particulière "au moment où les entreprises et les financiers commencent à jouer un rôle clef dans la lutte contre le changement climatique, à travers l’investissement dans des technologies innovantes et propres. La Task Force va accélérer ce mouvement en améliorant la transparence. Elle permettra aux marchés d’être plus efficaces et aux économies d’être plus stables et plus résilientes".
Des engagements qui relevaient "de la science-fiction"
L’idée que le changement climatique constitue aussi un risque financier a pris de la vigueur en très peu de temps, comme l’explique Pascal Canfin, ancien ministre et conseiller spécial pour le climat au World Resources institute."Les engagements qui sont pris depuis un an par le secteur financier relevaient il y a encore trois ou quatre ans de la science-fiction. Cela traduit le début d’un changement culturel profond. Le dérèglement climatique est perçu d'un côté comme un risque majeur et de l'autre, l’investissement dans les technologies vertes et les énergies renouvelables est vue comme une nouvelle opportunité".