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COP-21: le risque climat et les finances du monde !

Avec Marianne Monod à la COP 21
Le Conseil de stabilité financière mondiale (FSB) a annoncé, le 4 décembre 2015, la création d’une groupe de travail. Objectif? Définir le cadre dans lequel les assureurs, les banques, les investisseurs vont devoir publier les informations concernant leur gestion du risque climat. C'est Michael Bloomberg qui préside cette initiative.
Le signe supplémentaire qu’une part importante des acteurs financiers prend la mesure de l’impact du changement climatique sur ses actifs.
Mark Carney est un homme qui porte 2 casquettes. Celle de président du Conseil de stabilité financière (FSB) ainsi que celle de gouverneur de la banque d’Angleterre. Il est l'un des héraults de la question climatique. Et ne cesse d'alerter sur le fait que le réchauffement global constitue un risque majeur pour le secteur financier. Lors de la COP 21, il vient de franchir un nouveau pas en annonçant le lancement d’une task force (groupe de travail en français) pour proposer des lignes directrices de reporting sur le risque climat à destination du secteur financier.    
L’objectif est de pouvoir disposer d’une information homogène et pertinente permettant de savoir à quels risques physiques, juridiques et de dépréciation d'actifs sont exposés les acteurs financiers. Pour Mark Carney, "l’accès à des informations de grande qualité permettra aux marchés financiers et aux régulateurs de comprendre et donc de mieux gérer ces risques climatiques qui vont augmenter avec le temps". Le pilotage de ce groupe de travail est confié à Michael R. Bloomberg, ancien maire de New-York. Un homme d'affaires ayant construit sa fortune sur la fourniture de données financières et qui est aujourd’hui l’envoyé spécial des Nations-Unies pour les villes et le changement climatique.
Pour Marc Carney, cette mission revêt une importance particulière "au moment où les entreprises et les financiers commencent à jouer un rôle clef dans la lutte contre le changement climatique, à travers l’investissement dans des technologies innovantes et propres. La Task Force va accélérer ce mouvement en améliorant la transparence. Elle permettra aux marchés d’être plus efficaces et aux économies d’être plus stables et plus résilientes".  
Des engagements qui relevaient "de la science-fiction"  
L’idée que le changement climatique constitue aussi un risque financier a pris de la vigueur en très peu de temps, comme l’explique Pascal Canfin, ancien ministre et conseiller spécial pour le climat au World Resources institute."Les engagements qui sont pris depuis un an par le secteur financier relevaient il y a encore trois ou quatre ans de la science-fiction. Cela traduit le début d’un changement culturel profond. Le dérèglement climatique est perçu d'un côté comme un risque majeur et de l'autre, l’investissement dans les technologies vertes et les énergies renouvelables est vue comme une nouvelle opportunité".